Rwanda, de la guerre au génocide
En 2010, André Guichaoua, Professeur de sociologie à l'IEDES de l'Université Paris 1 Panthéon Sorbonne et chercheur à l'UMR Développement et sociétés, publiait aux Editions La Découverte, Rwanda, de la guerre au génocide. Les politiques criminelles au Rwanda (1990-1994).
L'ouvrage a été ensuite traduit en 2013 en kinyarwanda, puis en 2015 en anglais.
Un site spécifique a été créé autour de l'ouvrage: http://rwandadelaguerreaugenocide.univ-paris1.fr/
Le site regroupe les nombreuses annexes auxquelles les lecteurs du livre Rwanda, de la guerre au génocide sont renvoyés au fil des chapitres. Ces quelque 5 000 pages de documents divers fournissent les informations complémentaires qui étayent l’analyse de l’auteur. L’accès direct à ces documents permet à tous ceux qui le souhaitent d’approfondir de nombreux points qui ne pouvaient être résumés et surtout d’apprécier personnellement les principaux éléments d’information disponibles sur les sujets abordés.
Le site propose aussi une revue de presse portant sur les nombreux articles suscités par l'ouvrage.
2010 |
2013 |
2015 - 2017 (paperback) |
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Avant-propos de l'édition poche en anglais : "Continuer à avancer sur le difficile chemin de la vérité et de la justice ..."
Au sortir de la guerre et du génocide, face au traumatisme causé par l’horreur des massacres et à l’impuissance assumée de la Mission d’assistance des Nations unies au Rwanda, les diverses instances de la communauté internationale se devaient de rendre des comptes. Une double exigence de vérité et de justice s’est imposée afin d’expliquer les causes et les enchaînements de ce désastre assumé et poursuivre les auteurs des crimes imprescriptibles de génocide, de guerre et crimes contre l’humanité qui ont été commis. Ainsi, en juillet 1994, dès la prise du pouvoir par le Front patriotique rwandais, le mouvement de rébellion armée des réfugiés tutsi créé en Ouganda, et la mise en place des institutions de transition, le lancement de nombreuses missions d’enquête internationale donnait corps à cet impératif. Puis, quelques mois après, la création du Tribunal pénal des Nations unies pour le Rwanda suppléait, le temps de sa reconstruction, le cadre judiciaire national anéanti.
Un travail de vérité et justice impressionnant mais partial
Pendant une quinzaine d’années, parallèlement à la reconstruction du pays, un impressionnant travail de vérité et de justice a été accompli dans des conditions difficiles à l’échelle nationale comme internationale dont l’ouvrage rend précisément compte. Pour autant, les innombrables rapports publiés et l’activisme judiciaire déployé n’ont guère apaisé les passions rwandaises. Après avoir évincé du pouvoir les rescapés de l’opposition démocratique de l’intérieur, les militaires du FPR avaient imposé dès le départ des limites très strictes et donné un caractère unilatéral en s’opposant à toute investigation nationale et internationale sur sa propre conduite de la guerre ainsi que sur les crimes de guerre et contre l’humanité dont il était lui-même accusé. Avec l’appui de ses soutiens américains, il avait ensuite obtenu en novembre 2005 du procureur du TPIR, l’arrêt définitif des poursuites envers les membres du camp vainqueur et pouvait lancer sa propre politique de justice populaire qui lui permit de poursuivre jusqu’au début des années 2010 près de 2 millions de Hutu.
Parmi les pans occultés de l’histoire officielle ainsi écrite figure bien évidemment l’élucidation de l’attentat contre l’avion présidentiel du 6 avril 1994 dans lequel périrent les plus importants dignitaires du régime Habyarimana. Un dossier polémique qui élude le débat sur la responsabilité du FPR d’avoir pris le risque de voir se commettre des massacres de grande ampleur. En effet, la reprise de la guerre ne relevait pas d’une décision hasardeuse ou imposée par la conjoncture. Elle était la traduction d’une politique mûrement réfléchie et préparée, évaluée et mise en œuvre, ayant fait l’objet de nombreuses annonces. Le FPR était alors sûr qu’aucune assistance militaire étrangère ne le priverait de la victoire comme lors de son offensive de février 1993. Mais aucun effondrement des institutions ou débandade du commandement militaire n’advint et le coup de force volontariste s’est avéré être une méprise aux conséquences tragiques.
Le risque de l’impunité généralisée
Aujourd’hui, alors que le président Paul Kagame vient de s’accorder la possibilité de se maintenir au pouvoir jusqu’en 2034 et qu’il a personnellement pris la tête de la contestation africaine envers les juridictions internationales, tout laisse penser que sa seule impunité présidentielle dissuadera durablement tous prolongements des enquêtes avortées ou dont les rapports ont été gelés au sein des instances internationales (IATA, ONU, Union africaine, …) tout comme les poursuites judiciaires restées pendantes envers des membres du camp vainqueur (ICTR, Espagne, France, …).
La conséquence inévitable de cette impunité sélective est qu’elle affaiblit la portée de l’ensemble du travail de vérité et de justice engagé. Ainsi, il n’y a plus guère de pays d’accueil de réfugiés rwandais qui envisagent de s’engager dans l’organisation de procès de « génocidaires » présumés, recherchés ou non, souvent protégés et recyclés. Ils n’apprécient pas plus d’être confrontés chaque fois aux polémiques récurrentes sur la crédibilité des mandats d’arrêt aux charges et preuves incertaines émis par le parquet général du Rwanda et la faible confiance accordées aux garanties de procès équitable au Rwanda en cas d’extradition. Plus sérieux encore, malgré l’activisme militant déployé par quelques ONG et les ambassades du Rwanda, la lassitude avérée des responsables politiques et judiciaires étrangers se prolonge désormais par le désintérêt grandissant du public et des médias envers ces procédures.
La question centrale de l’accès aux archives officielles
On peut alors légitimement s’interroger sur les raisons qui ont permis à tant d’énigmes entretenues liées au conflit rwandais de perdurer alors même que les principales puissances impliquées dans le conflit rwandais - France, États-Unis, Allemagne, Belgique, voire Grande-Bretagne et Canada sans oublier les pays voisins comme l’Ouganda - disposent assurément des informations susceptibles de les éclairer.
C’est pourquoi la liberté d’accès aux archives officielles internationales et nationales s’impose désormais avec force aux yeux des citoyens face au réalisme et à la solidarité complices qui ont toujours prévalu dans les instances internationales pour bloquer les dossiers qui les divisent, pour mettre sous embargo les informations qui contredisent les jeux de rôle des officiels “informés” toujours en fonction.
Les conditions d’accès aux archives françaises ayant quelque peu progressé ces dernières années, on peut imaginer que les non-dits de l'implication de la France au Rwanda pourraient être levés dans un avenir pas trop lointain. De même, aux USA quelques avancées ont prévalu en 2014 dans le cadre de The Campaign for the United States Holocaust Memorial Museum consacrée au « Processus décisionnel international à l’ère des génocides ». Mais dans les deux cas, au-delà du retentissement médiatique lié à la déclassification de quelques archives, les documents pertinents relatifs aux échanges entre les personnels des services de la défense et du renseignement demeurent inaccessibles.
Une relance des débats sur les zones d'ombre du drame rwandais s’impose. C'est la plus importante dette qu'il reste à honorer vis-à-vis de toutes les victimes.
André Guichaoua
Professeur
Institut d'études du développement de la Sorbonne
Université Paris 1 Panthéon-SorbonneAccès au Chapitre 10 de l'ouvrage en anglais, Les partis pris de l'ambassade de France, non repris dans l'édition anglaise, et désormais traduit et téléchargeable ici
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A very topical publication from now on accessible in Paperback : "Further progress on the difficult road towards truth and justice is required ..."
by Professor André Guichaoua
IEDES, The University of Paris 1 Panthéon-SorbonneFurther progress on the difficult road towards truth and justice is required
In the wake of the war and the genocide, different agencies of the international community found themselves obligated to intervene to account for the situation amid the traumatic events caused by the horrific massacres and the powerlessness of the United Nations Assistance Mission for Rwanda. In this endeavor, the double requirement of truth and justice became paramount in explaining the causes and the chain of events that became the humanitarian disaster and allowed for prosecuting the perpetrators of the imprescriptible crimes of genocide, war and crimes against humanity that had been committed. Thus, in July 1994, when the Rwandan Patriotic Front (the movement of the armed rebellion of Tutsi refugees based in Uganda) came to power and with the establishment of the transitional institutions, allowed numerous international inquiries into the Rwandan Genocide to commence and gave substance to this imperative if reconstruction and reconciliation were to happen. A few months later, the creation of the United Nations International Criminal Tribunal for Rwanda filled in for the annihilated national judiciary framework – to allow for its reconstruction.
An impressive but partial search for truth and justice
For more than fifteen years, alongside the reconstruction of the country, an impressive work on truth and justice has been accomplished in difficult circumstances at both national and international levels, of which this book provides an accurate account. However, the publication of countless reports and the deployment of judicial activism hardly calmed the Rwandese passions. After having removed from power the survivors of the domestic democratic opposition, the military of the RPF imposed, from the beginning, very strict limits and unilaterally opposed any national or international investigation into its own military conduct, as well as into war crimes or crimes against humanity of which it was itself accused. The RPF with the backing of its American supporters, then managed, in November 2005, to obtain from the ICTR Prosecutor the definitive cessation of legal proceedings against members of the victorious regime, and thus was then free to launch its own policy of ‘popular justice’ which enabled it to prosecute close to 2 million Hutus until the early 2010s.
Among the hidden parts of the official and hence written history, there is of course the issue of elucidating the downing of the presidential plane on 6 April 1994 which caused the death of the most important dignitaries of the Habyarimana regime. A polemic file that eludes the issue of the responsibility of the RPF for having taken the risk of large-scale massacres being committed. Indeed, the resumption of the war did not result from a hazardous decision or from one imposed by some kind of an awkward predicament. It was the implementation of a policy thoroughly thought through and well prepared, evaluated, and having been the subject of numerous announcements. The RPF was at that time sure that there no external military threat was going to deprive it of its victory. This is the same conclusion it reached before launching its offensive in February 1993. However, neither the breakdown of the institutions nor any defeat of their military forces occurred and the voluntarist coup d’état turned out to be a mistake with tragic consequences.The risk of generalized impunity
Today, while President Paul Kagame has just granted himself the possibility to remain in power until 2034, and has personally taken the lead of the African/Rwandan disputes with international jurisdictions, everything seems to suggest that his very presidential immunity will lastingly dissuade any extension of aborted inquiries, or those which have seen their reports frozen within international agencies (IATA, UN, African Union…), just like the legal proceedings opened against members of the victorious camp (ICTR, Spain, France ,…) that are kept on hold.
The inevitable consequence of such selective impunity is that it erodes the reach of the entire work on truth and justice already undertaken. Thus, there is hardly any host country accepting Rwandan refugees that would engage itself in the organization of a trial of “genocide” suspects, wanted or not, often protected and ‘with a new identity'. They don’t want any more to be confronted, over and over again, with recurrent polemics on the credibility of the arrest warrants containing uncertain indictments or incriminating evidence, issued by the General Prosecutor’s Office of Rwanda, or on the low confidence granted fair trial guarantees in Rwanda in case of extradition. Even more seriously, despite militant activism deployed by some NGOs and embassies in Rwanda, the obvious fatigue of foreign political and judicial officials now extends to a growing disinterest of the public and the media towards these procedures.The paramount issue of access to the official archives
A legitimate question then is why so many enigmas related to the Rwandese conflict have been kept alive while the major powers involved in the conflict --France, United States, Belgium, even the United Kingdom and Canada, and not ignoring the neighboring countries such as Uganda-- undoubtedly have the information likely to provide explanations.
Therefore, the issue of free access to the official international and national archives is now paramount in the eyes of the citizens confronting the ‘realism’ and accomplice-like solidarity that has always prevailed in international agencies to put a block on access to all the files or archives, to embargo the information which contradicts the role-playing exercises of the "informed" officials still doing the same job. All too often in the name of “National Security”.
Over the last years access to the French archives has somewhat improved, so that one could imagine that the unknown parts of its involvement in Rwanda could possibly be learned in a not too distant future. Also, in the USA, some advances have occurred in 2014 in the framework of The Campaign for the United States Holocaust Memorial Museum devoted to the “International decision-making process in the age of genocide.” But in these two cases, beyond the considerable media coverage related to the declassification of some archives, the relevant documents related to exchange of information between defense and intelligence agencies remain inaccessible.
The discussion on the grey areas of the Rwandan drama needs to be reopened. It is the most important debt that needs to be settled in honor of all the victims and an important step in reconstruction and reconciliation will be achieved in Rwanda.You may now access Chapter 10 of the book, The biases of the Embassy of France, not included in the English edition and now translated and downloadable here
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Ibishya mu gitabo cyasohotse bundi bushya muri Kamena 2017 : "Gukomeza gutera imbere mu nzira iruhije y’ukuri n’ubutabera ..."
Gukomeza gutera imbere mu nzira iruhije y’ukuri n’ubutabera
Nyuma y’intambara na jenoside, byabaye ngombwa ko inzego zinyuranye z’umuryango mpuzamahanga zitanga ibisobanuro ku ihungabana ryatewe n’ubwicanyi ndengakamere no ku birebana n’uko Urwego rw’Umuryango w’Abibumbye rwashyiriweho gufasha u Rwanda rwaremeye ko nta cyo rwakoze ngo ruhoshe ubwo bwicanyi. Byabaye ngombwa kwimakaza ibintu bibiri, ari byo ukuri n’ubutabera, kugira ngo babashe gusobanura impamvu zateye ayo mahano n’uburyo yakozwe, gukurikirana abakoze ibyaha bidasaza bya jenoside, ibyaha by’intambara n’ibyaha byibasiye inyokomuntu. Bityo rero, muri Nyakanga 1994, Umuryango FPR-Inkotanyi, ishyaka ry’inyeshyamba ryashinzwe n’impunzi z’Abatutsi muri Uganda, umaze gufata ubutegetsi, inzego z’ubutegetsi z’agateganyo zimaze gushyirwaho, amaperereza menshi yakorwaga n’imiryango mpuzamahanga amaze gutangira, ibyo bintu bibiri byabaye nk’ihame. Nyuma y’amezi make, hashyizweho Urukiko Mpanabyaha Mpuzamahanga Rwashyiriweho u Rwanda kugira ngo rwunganire inzego z’ubucamanza mu Rwanda zari zarasenyutse burundu, mu gihe zarimo kubakwa bundi bushya.
Akazi gashimishije ko gushaka ukuri n’ubutabera, ariko kabogamye
Mu gihe kigera ku myaka cumi n’itanu, ubwo hakorwaga imirimo yo kongera kubaka igihugu, hakozwe akazi gashimishije ko gushaka ukuri n’ubutabera mu nzira ziruhije, mu rwego rw’igihugu no mu rwego mpuzamahanga nk’uko iki gitabo kibyerekana. Ariko rero, raporo nyinshi zanditswe n’ibyakozwe byinshi birebana n’ubucamanza ntibyashoboye kugabanya amarangamutima mu Banyarwanda. Bamaze kwirukana ku butegetsi abacitse kw’icumu bo mu mashyaka atavuga rumwe n’ubutegetsi aharanira demokarasi yakoreraga imbere mu gihugu, abasirikare ba FPR bashyizeho bagitangira inzira ntarengwa zikaze, zireba uruhande rumwe, berekana ko badashaka iperereza iryo ari ryo ryose rikozwe mu rwego rw’igihugu cyangwa mu rwego mpuzamahanga, ku myitwarire yabo mu ntambara no ku byaha by’intambara n’ibyaha byibasiye inyokomuntu baregwa. Babishyigikiwemo n’Abanyamerika, Porokireri wa TPIR yabemereye m’Ugushyingo 2005 ko ahagaritse burundu gukurikirana abantu ba FPR batsinze intambara. Bityo, FPR yatangije poritiki yayo y’ubucamanza bwa rubanda yatumye ikurikirana kugera mu ntangiriro za 2010 Abahutu bagera kuri miriyoni ebyiri.
Mu bice by’amateka yandikwa na Leta, birumvikana ko harimo ukudasobanura ibirebana n’ihanurwa ry’indege ya Perezida ryabaye ku itariki ya 6 Mata 1994, indege yapfiriyemo ibikomerezwa byo mu butegetsi bwa Habyarimana. Iyo dosiye ikurura impaka nyinshi ariko igaca ku ruhande uruhare FPR yagize mu bikorwa by’ubwicanyi bukabije bwabaye. Mu by’ukuri, kongera gushoza intambara ntibyaturutse ku cyemezo cyafashwe kitatekerejweho cyangwa cyatewe nuko ibintu byari byifashe muri icyo gihe. Ni icyemezo cyagaragaje poritiki yatekerejweho bihagije kandi yateguwe, yasuzumwe igashyirwa mu bikorwa, kandi yatangajwe kenshi mbere y’uko ishyirwa mu bikorwa. FPR yari izi neza ko nta ngabo ziturutse mu mahanga zizaza gufasha uwo bari bahanganye ngo ziyibuze gutsinda intambara nkuko byagenze yubuye imirwano muri Gashyantare 1993. Ariko igikorwa cyayo nticyatumye inzego z’ubutegetsi zisenyuka cyangwa ngo ubuyobozi bw’ingabo bukwire imishwaro. Icyo gikorwa cy’ingufu cyatekerejweho cyagaragaje ukutita na gato ku ngaruka zibabaje cyateye.
Umpungenge ko ubudahanwa bushobora gukwira hose
Muri iyi minsi, nyuma y’aho Perezida Paul Kagame yerekanye ko ashobora kuguma ku butegetsi kugera mu mwaka wa 2034, akaba kandi ku giti cye yarafashe iya mbere mu kwerekana ko Abanyafurika batishimiye inkiko mpuzamahanga, ibintu byose bigaragaza ko kuba adashobora guhanwa kubera ko ari perezida bizakoma mu nkokora igihe kirekire imirimo yose irebana no gukomeza amapereza yabyaye igihwereye cyangwa raporo zakorwa n’inzego mpuzamahanga zikaba zarahagaritswe (IATA, ONU, Union africaine, …), kimwe n’ikurikiranwa mu bucamanza ry’abagize uruhande rwatsinze intambara (ICTR, Espagne, France, …).
Ubudahanwa kuri bamwe butuma intambwe yatewe mu kazi kose kakozwe hagamijwe kugera ku kuri n’ubutabera itagera ku bantu benshi. Bityo rero, nta bihugu byakiriye impunzi z’Abanyarwanda bigishaka gucira imanza abantu bakekwaho kuba «abajenosideri», baba abashakishwa cyangwa abadashakishwa, akenshi bakingiwe ikibaba cyangwa bahindutse. Byongeye kandi, ibyo bihugu ntibyishimira guhora mu makimbirane ya buri gihe yerekeye ukwizerwa guke kw’impapuro zo gufata zibogamye n’ibimenyetso bikemangwa bitangwa n’Ubushinjacyaha bukuru bw’u Rwanda, kimwe n’ukwizerwa guke ku micire y’imanza ziciwe mu buryo butabera mu Rwanda abaregwa baramutse boherejweyo. Ikindi gikomeye kandi, n’ubwo imiryango itegamiye kuri Leta imwe n’imwe na za ambasade z’u Rwanda bikomeje gushyigikira ubutegetsi, ukurambirwa kweruye kw’abayobozi bo mu nzego za poritiki n’iz’ubucamanza mu bihugu by’amahanga kumaze kugera mu baturage no mu binyamakuru bigaragaza ko bitakitaye cyane kuri izo manza.
Ikibazo cy’ibanze cyerekeye uburenganzira bwo kugera aho inyandiko zibitswe mu buryo bwemewe n’amategeko ziri
Umuntu ashobora kwibaza impamvu hakomeza kubaho urujijo ku birebana n’intambara yabereye mu Rwanda kandi ibihugu bikomeye byayigizemo uruhare – Ubufaransa, Leta Zunze Ubumwe z’Amerika, Ubudage, Ububiligi, ndetse n’Ubwongereza na Kanada, tutibagiwe n’ibihugu bikikije u Rwanda nka Uganda – bifite amakuru yabifasha kumenya ukuri ku byabaye.
Ni yo mpamvu abaturage basanga ko bikwiye gushyigikira n’ingufu nyinshi uburengazira bwo kugera aho inyandiko zibitswe mu buryo bwemewe n’amategeko ziri, zaba inyandiko mpuzamahanga cyangwa izo mu gihugu imbere, kugira ngo bashobore guhangana n’imiterere y’uko ibintu bimeze cyangwa n’ubufatanye buhoraho bugararagara mu miryango mpuzamahanga ikora uko ishoboye ngo izitire ko amadosiye itumvikanaho ajya ahagararagara, guhisha amakuru avuguruza uruhare rw’abategetsi bakiri ku kazi kandi « bazi ukuri ku byabaye ».
Muri iyi myaka ishize, uburyo bwo kugera ku nyandiko zabitswe na Leta y’Ubufaransa bwateye intambwe gato. Bityo, umuntu yatekereza ko ibitaravuzwe ku ruhare bw’Ubufaransa mu Rwanda bishobora kuzajya ahagaragara mu bihe biri imbere kandi bidatinze. Ni nako muri Leta Zunze Ubumwe z’Amerika habaye intambwe mu mwaka wa 2014 mu rwego rwa The Campaign for the United States Holocaust Memorial Museum, yahariwe « Uburyo bwo gufata ibyemezo mpuzamahanga muri iki gihe cya za jenoside ». Cyakora, muri ibyo bihugu byombi, uretse ibyanditswe mu binyamakuru ku birebana no gushyira ahagaragara inyandiko zimwe na zimwe zibitswe mu ibanga, inyandiko z’ingenzi zerekeye ibyo abakozi bo mu nzego za gisirikare n’iz’ubutasi bohererezanyaga, ntizirashyirwa ahagaragara.
Ni ngombwa gusubukura impaka ku ngingo zirimo urujijo ku makuba yabereye mu Rwanda. Ni cyo kintu cy’ingezi gisigaye kugira ngo abahohotewe bose barenganurwe.
André Guichaoua